La prévalence du surpoids et de l'obésité infantile en France atteint 25%, une statistique préoccupante qui souligne l'urgence d'une alimentation saine dès le plus jeune âge. Parallèlement, des carences nutritionnelles, notamment en fer, en calcium et en vitamine D, sont fréquemment observées chez les enfants, affectant leur développement physique et cognitif. Il est impératif d'inverser ces tendances et de garantir à tous les élèves un accès à une alimentation équilibrée et nutritive, jouant un rôle clé dans leur bien-être et leur réussite.

Une alimentation saine est cruciale pour le développement optimal de l'enfant et de l'adolescent. Elle favorise la croissance, renforce le système immunitaire, améliore la concentration en classe et contribue à la réussite scolaire. Les recommandations nutritionnelles, promues par des organismes tels que Santé Publique France, insistent sur la consommation quotidienne de fruits et légumes (au moins 5 portions par jour), de céréales complètes, de protéines de qualité (légumineuses, poisson, viande maigre) et la limitation des matières grasses saturées, du sucre et du sel, essentiels pour une alimentation équilibrée .

Les cantines scolaires, fréquentées par plus de 6.7 millions d'élèves chaque jour en France, représentent un enjeu majeur de santé publique et un levier potentiel pour améliorer l' alimentation des enfants . Toutefois, elles sont souvent critiquées pour la qualité nutritionnelle des repas proposés, la présence excessive de produits transformés, le manque de diversité dans les menus et la contribution potentielle à de mauvaises habitudes alimentaires. Face à ce constat, de nombreuses initiatives sont mises en place au sein des cantines pour promouvoir une alimentation équilibrée et durable, en accord avec les recommandations de santé publique.

Cet article explore les différentes initiatives mises en œuvre pour améliorer l' alimentation équilibrée dans les cantines scolaires, en examinant le rôle des différents acteurs impliqués (gestionnaires de cantines, professionnels de la nutrition, collectivités territoriales, parents d'élèves), les succès rencontrés, les obstacles persistants et les perspectives d'avenir pour garantir une alimentation saine et nutritive à tous les élèves, contribuant ainsi à leur santé et à leur bien-être général.

Initiatives réglementaires et institutionnelles pour une alimentation saine

Plusieurs dispositifs légaux et réglementaires encadrent l' alimentation saine dans les cantines scolaires, visant à garantir la qualité des produits, l'équilibre nutritionnel des repas, la promotion de l' alimentation durable et la réduction du gaspillage alimentaire. Ces mesures sont complétées par des labels et certifications, ainsi que par des plans nationaux et régionaux qui soutiennent les initiatives locales favorisant une alimentation équilibrée pour les enfants.

Cadre légal et réglementaire pour une alimentation durable

La loi Egalim, promulguée en France en 2018, impose plusieurs obligations aux cantines scolaires afin d'améliorer la qualité de l' alimentation des enfants . Elle exige notamment qu'au moins 50% des produits servis soient issus de l'agriculture biologique, locale ou durable, dont au moins 20% de produits biologiques. Cette loi vise à favoriser l'approvisionnement en produits de qualité, respectueux de l'environnement et des producteurs locaux, et à promouvoir une alimentation durable au sein des établissements scolaires.

Des décrets et circulaires d'application précisent les normes nutritionnelles à respecter dans les cantines scolaires pour assurer une alimentation équilibrée . Ils fixent des proportions minimales de fruits et légumes frais, limitent la quantité de matières grasses ajoutées, de sucre et de sel dans les plats, et encouragent la diversification des menus, en proposant par exemple au moins un plat végétarien par semaine pour répondre aux différents besoins et préférences alimentaires des élèves.

Le Ministère de l'Éducation Nationale joue un rôle essentiel de supervision et de contrôle dans la mise en œuvre de ces réglementations. Il émet des recommandations nutritionnelles claires, réalise des audits réguliers dans les cantines scolaires pour vérifier le respect des normes, et met en place des programmes de formation continue pour le personnel de cuisine, afin de les sensibiliser aux enjeux de l' alimentation saine et de leur fournir les compétences nécessaires pour préparer des repas équilibrés et savoureux. Il assure également la diffusion de bonnes pratiques et encourage les initiatives innovantes en matière d' alimentation équilibrée dans les écoles.

Labels et certifications garantissant une alimentation de qualité

Plusieurs labels et certifications permettent de garantir la qualité nutritionnelle et l'origine des produits servis dans les cantines scolaires, assurant ainsi une alimentation de qualité . Le label AB (Agriculture Biologique) certifie que les produits sont issus de l'agriculture biologique, sans pesticides ni engrais chimiques de synthèse, respectant ainsi l'environnement et la santé des consommateurs. Le Label Rouge garantit une qualité supérieure en termes de goût, de méthodes de production et de respect du bien-être animal, offrant aux élèves des produits savoureux et de qualité.

Ces labels sont contrôlés par des organismes certificateurs indépendants qui vérifient le respect strict des cahiers des charges. Ils offrent aux consommateurs, et notamment aux parents d'élèves, une garantie supplémentaire quant à la qualité des produits servis dans les cantines scolaires. Cependant, il est important de noter que tous les labels ne se valent pas et qu'il convient de se renseigner sur leur signification précise avant de les considérer comme une garantie absolue d' alimentation saine .

Plans nationaux et régionaux pour la promotion d'une alimentation équilibrée

Des plans nationaux et régionaux sont mis en place pour promouvoir une alimentation équilibrée et durable dans les cantines scolaires. Le Plan National Nutrition Santé (PNNS), par exemple, propose des recommandations nutritionnelles claires et des actions de sensibilisation à destination des enfants, des parents et des professionnels de l'éducation. Les régions peuvent également mettre en œuvre des programmes spécifiques, axés par exemple sur le soutien à l'approvisionnement local, la promotion des produits régionaux et la sensibilisation à l' alimentation durable .

Ces plans financent des actions concrètes, telles que des ateliers culinaires pour les élèves visant à développer leur goût et leurs connaissances en matière d' alimentation saine , des formations pour le personnel de cantine sur les techniques de cuisine saine et la réduction du gaspillage alimentaire, des campagnes de communication grand public sur l'importance d'une alimentation équilibrée pour la santé des enfants et des aides financières aux cantines scolaires pour les encourager à s'approvisionner en produits locaux et biologiques. Ils contribuent ainsi à créer un environnement favorable à des choix alimentaires plus sains et durables pour les élèves.

Initiatives concrètes au niveau des cantines scolaires pour une alimentation saine

De nombreuses cantines scolaires, conscientes des enjeux de l' alimentation saine , mettent en œuvre des initiatives concrètes pour améliorer la qualité des repas, encourager les élèves à adopter de bonnes habitudes alimentaires et réduire leur impact environnemental. Ces initiatives concernent principalement la diversification et l'équilibre des menus, l'amélioration de la qualité des produits utilisés, la lutte contre le gaspillage alimentaire et l'éducation au goût et à la nutrition, des aspects cruciaux pour une alimentation équilibrée .

Diversification et équilibre des menus scolaires

Les cantines scolaires s'efforcent de proposer des menus plus diversifiés et équilibrés, en respectant scrupuleusement les recommandations nutritionnelles en vigueur. Par exemple, un menu type pourrait comprendre une salade de crudités variées en entrée, un plat principal à base de poisson grillé et de légumes de saison cuisinés de manière inventive, un morceau de fromage de qualité et un fruit frais en dessert, offrant ainsi un apport nutritionnel complet et une expérience gustative agréable pour les élèves. Ces efforts visent à promouvoir une alimentation saine et variée dès le plus jeune âge.

L'importance de privilégier les fruits et légumes de saison est particulièrement mise en avant, car ils sont plus riches en nutriments essentiels et plus savoureux, ce qui encourage les enfants à les consommer avec plaisir. Les céréales complètes sont privilégiées par rapport aux céréales raffinées, car elles apportent davantage de fibres, de vitamines et de minéraux, contribuant ainsi à une meilleure satiété et à une alimentation équilibrée . Les protéines sont diversifiées, avec une alternance de légumineuses, de viandes maigres (volaille, veau), de poissons (au moins deux fois par semaine) et d'œufs, afin de couvrir tous les besoins nutritionnels des enfants en pleine croissance.

Une attention particulière est également portée aux allergies et intolérances alimentaires, qui concernent un nombre croissant d'élèves. Des menus spécifiques sont proposés pour les enfants allergiques au gluten, au lactose, aux arachides ou à d'autres aliments, garantissant ainsi leur sécurité et leur bien-être à la cantine. La collaboration étroite avec les parents d'élèves et les professionnels de santé est essentielle pour identifier les besoins spécifiques de chaque enfant et adapter les repas en conséquence, assurant ainsi une alimentation saine et sécurisée pour tous.

Amélioration de la qualité des produits proposés dans les cantines

L'approvisionnement local et les circuits courts sont de plus en plus encouragés dans les cantines scolaires, car ils permettent de garantir la fraîcheur, la traçabilité et la qualité des produits servis aux élèves. Les cantines scolaires travaillent en partenariat avec des producteurs locaux pour s'approvisionner directement en fruits, légumes, viande, produits laitiers et pain, réduisant ainsi le nombre d'intermédiaires et soutenant l'économie locale. Cela permet également de limiter l'impact environnemental lié au transport des aliments et de favoriser une alimentation durable .

L'utilisation de produits issus de l'agriculture biologique et durable est en constante augmentation dans les cantines scolaires. Les gestionnaires de cantines privilégient les produits certifiés AB (Agriculture Biologique), qui garantissent l'absence de pesticides et d'engrais chimiques de synthèse, respectant ainsi l'environnement et la santé des consommateurs. Ils optent également pour des produits issus de la pêche durable, qui préserve les ressources marines et garantit la pérennité des stocks de poissons. Cela contribue à une alimentation saine et respectueuse de l'environnement.

La réduction de la présence de produits ultra-transformés et d'additifs alimentaires est un objectif prioritaire pour les cantines scolaires soucieuses de la santé des élèves. Les équipes de cuisine s'efforcent de préparer les repas à partir d'ingrédients bruts et frais, en limitant au maximum l'utilisation d'aliments industriels, souvent riches en sucre, en sel, en graisses saturées et en additifs artificiels. Elles privilégient les méthodes de cuisson douces, telles que la vapeur ou le four, afin de préserver les nutriments et les saveurs des aliments, contribuant ainsi à une alimentation équilibrée et savoureuse.

  • Privilégier les fruits et légumes de saison pour une meilleure valeur nutritionnelle.
  • Opter pour des céréales complètes pour un apport en fibres optimal.
  • Diversifier les sources de protéines pour un développement sain.

Lutte active contre le gaspillage alimentaire en milieu scolaire

La lutte contre le gaspillage alimentaire est devenue une priorité dans les cantines scolaires, conscientes de l'importance de préserver les ressources naturelles et de réduire leur impact environnemental. Selon l'ADEME (Agence de la transition écologique), chaque élève gaspille en moyenne 120 grammes de nourriture par repas à la cantine. Pour lutter contre ce gaspillage, des mesures de sensibilisation sont mises en place auprès des élèves, afin de les encourager à ne pas jeter la nourriture et à consommer ce qu'ils ont pris dans leur assiette. Des affiches, des animations et des jeux sont organisés pour les sensibiliser à l'importance de ne pas gaspiller la nourriture et de respecter le travail des producteurs.

Les quantités préparées et les portions servies sont optimisées pour éviter les surplus et le gaspillage. Les cantines scolaires analysent les quantités réellement consommées par les élèves et ajustent les commandes en conséquence, en tenant compte des jours de la semaine, des menus proposés et des événements spéciaux. Des portions de différentes tailles sont proposées aux élèves, afin qu'ils puissent choisir la quantité de nourriture qui correspond à leur appétit. Cela permet de réduire le gaspillage et de limiter les déchets organiques.

Les restes alimentaires sont valorisés de différentes manières. Ils peuvent être utilisés pour préparer de nouveaux plats, tels que des soupes, des gratins ou des salades composées. Des partenariats sont établis avec des associations locales, telles que des banques alimentaires ou des associations d'aide aux personnes démunies, pour redistribuer les invendus à des personnes dans le besoin. Ces initiatives permettent de réduire le gaspillage, de lutter contre la précarité alimentaire et de donner une seconde vie aux aliments.

  • Sensibilisation des élèves à l'impact du gaspillage alimentaire.
  • Optimisation des portions pour réduire les restes.
  • Valorisation des restes à travers des recettes créatives ou des dons à des associations.

Éducation au goût et à la nutrition : un enjeu fondamental

Les cantines scolaires jouent un rôle essentiel dans l'éducation au goût et à la nutrition des jeunes générations, leur permettant de découvrir de nouveaux aliments, de développer leur palais et d'acquérir des connaissances sur les bienfaits d'une alimentation équilibrée . Des ateliers culinaires et des dégustations sont régulièrement organisés pour les élèves, afin de leur faire découvrir de nouvelles saveurs, de les sensibiliser aux différentes textures et aux différentes odeurs des aliments, et de les encourager à goûter à des plats qu'ils n'auraient pas osé essayer auparavant. Ces activités permettent de stimuler leur curiosité et de leur donner envie de manger plus sainement.

Des professionnels de la nutrition, tels que des diététiciens ou des nutritionnistes, interviennent dans les écoles pour animer des ateliers et des conférences sur l'importance d'une alimentation saine et équilibrée pour la santé et le bien-être. Ils expliquent aux enfants les bienfaits des différents groupes d'aliments, leur donnent des conseils pour composer des repas équilibrés et leur apprennent à décrypter les étiquettes nutritionnelles des produits alimentaires. Ces interventions permettent de les sensibiliser à l'importance de faire des choix alimentaires éclairés et responsables.

La création de potagers scolaires est une autre initiative intéressante pour éduquer les enfants au goût et à la nutrition. En cultivant leurs propres légumes et leurs propres fruits, les élèves apprennent d'où viennent les aliments, comment ils poussent et quels sont les soins qu'ils nécessitent. Ils prennent conscience de l'importance de l'agriculture locale et du respect de l'environnement, et développent un lien plus fort avec la nourriture. Ils sont également plus enclins à goûter aux légumes qu'ils ont eux-mêmes cultivés.

Des informations nutritionnelles claires et accessibles sont affichées dans les cantines scolaires, afin de permettre aux élèves de faire des choix éclairés et de composer des plateaux repas équilibrés. Les menus sont accompagnés d'indications sur les calories, les matières grasses, les protéines, les glucides et les fibres, ainsi que sur la présence d'allergènes. Cela permet aux élèves de prendre conscience de ce qu'ils mangent et de faire des choix en fonction de leurs besoins et de leurs préférences.

  • Organisation d'ateliers de dégustation pour initier les élèves à de nouvelles saveurs.
  • Intervention de nutritionnistes pour des conseils personnalisés et éducatifs.
  • Création de potagers scolaires pour un apprentissage pratique de l'agriculture et de l'alimentation.

Adaptation des menus aux besoins spécifiques des élèves

Les cantines scolaires s'adaptent de plus en plus aux besoins spécifiques des élèves, en proposant des menus végétariens et végétaliens réguliers, en tenant compte des convictions religieuses et en collaborant étroitement avec les parents pour les régimes spéciaux liés à des allergies ou à des maladies. Au moins un plat végétarien est proposé chaque semaine, et des options végétaliennes sont disponibles sur demande, permettant ainsi de répondre aux choix alimentaires et aux convictions personnelles des élèves. Cela favorise également la découverte de nouvelles saveurs et la réduction de la consommation de viande, contribuant ainsi à une alimentation plus durable .

Une attention particulière est portée aux convictions religieuses des élèves, en proposant des menus halal, casher ou sans porc, en fonction des besoins et des demandes. Les équipes de cuisine sont formées pour respecter les règles et les traditions culinaires des différentes religions, garantissant ainsi que tous les élèves puissent manger à la cantine en toute sérénité.

La collaboration avec les parents est essentielle pour la prise en charge des régimes spéciaux liés à des allergies, des intolérances ou des maladies. Les parents sont invités à informer la cantine des besoins spécifiques de leur enfant, en fournissant un certificat médical et un menu type validé par un médecin ou un diététicien. Les équipes de cuisine s'engagent alors à préparer des repas adaptés, en respectant scrupuleusement les consignes médicales et en garantissant l'absence d'allergènes. Cela permet d'assurer la sécurité et le bien-être des élèves ayant des besoins alimentaires particuliers.

  • Proposer des options végétariennes et végétaliennes pour répondre aux divers choix alimentaires.
  • Adapter les menus aux convictions religieuses pour une cantine inclusive.
  • Collaborer avec les parents pour gérer les allergies et intolérances alimentaires.

Défis et obstacles à surmonter pour une alimentation saine et équilibrée

Malgré les nombreuses initiatives positives mises en place, l'amélioration de l' alimentation saine dans les cantines scolaires se heurte encore à plusieurs défis et obstacles, qui nécessitent une action concertée de tous les acteurs impliqués. Le coût des produits de qualité, les contraintes logistiques liées à l'approvisionnement, le manque de formation du personnel, la résistance au changement de certaines habitudes alimentaires et le manque de communication et de transparence sont autant de freins à surmonter pour garantir une alimentation équilibrée et durable à tous les élèves.

Le coût, un frein majeur à l'accès à une alimentation de qualité

Le coût plus élevé des produits bio, locaux, durables et de qualité constitue un obstacle majeur pour de nombreuses cantines scolaires, qui disposent souvent de budgets limités. S'approvisionner en produits de qualité sans augmenter le prix des repas est un défi constant pour les gestionnaires de cantines, qui doivent jongler avec des contraintes financières importantes. Par exemple, le prix d'un kilo de fruits ou de légumes bio peut être jusqu'à deux fois plus élevé que celui d'un kilo de produits conventionnels, ce qui rend difficile leur intégration massive dans les menus. En moyenne, une cantine scolaire dépense 4,50€ par repas.

La nécessité d'investir dans des équipements adaptés, tels que des cuisines professionnelles performantes, du matériel de lutte contre le gaspillage alimentaire ou des outils de gestion des stocks, représente également un défi financier pour les cantines scolaires. Ces investissements sont pourtant indispensables pour pouvoir préparer des repas à partir d'ingrédients bruts, réduire le gaspillage et optimiser les coûts. L'achat d'un four à vapeur performant peut coûter jusqu'à 15 000€.

Les contraintes budgétaires des collectivités territoriales, qui sont responsables du financement des cantines scolaires, limitent considérablement les marges de manœuvre des gestionnaires de cantines. Les collectivités doivent faire face à des dépenses croissantes dans d'autres domaines, tels que l'éducation, les transports ou les services sociaux, ce qui peut les amener à privilégier les options les moins coûteuses en matière d'alimentation, au détriment de la qualité nutritionnelle des repas. Environ 60% du budget des cantines scolaires est financé par les collectivités.

  • Coût élevé des produits bio et locaux.
  • Nécessité d'investir dans des équipements modernes.
  • Contraintes budgétaires des collectivités territoriales.

Les défis logistiques de l'approvisionnement en produits frais et locaux

Les difficultés liées à l'approvisionnement en produits frais et locaux, en particulier dans les zones rurales ou isolées, constituent un défi logistique important pour les cantines scolaires. Les cantines situées dans les zones rurales peuvent avoir du mal à trouver des producteurs locaux capables de leur fournir des quantités suffisantes de fruits, de légumes, de viande ou de produits laitiers de qualité, à des prix raisonnables. Seules 30% des cantines rurales ont un accès facile aux produits locaux.

La gestion des stocks et des livraisons peut également être complexe, en particulier lorsque les cantines scolaires s'approvisionnent auprès de nombreux fournisseurs différents. Il est important de coordonner les livraisons, de gérer les dates de péremption des produits frais et de minimiser les pertes. Une bonne gestion des stocks peut réduire le gaspillage alimentaire de 15%.

Le manque de formation du personnel de cantine

Le besoin de former le personnel de cantine aux nouvelles normes nutritionnelles, aux techniques de cuisine saine, à la gestion des allergies alimentaires et à la lutte contre le gaspillage représente un défi humain important. Le personnel de cantine doit être formé aux recommandations nutritionnelles en vigueur, aux techniques de cuisson qui préservent les nutriments, à la préparation de plats végétariens savoureux et à la gestion des allergies alimentaires. Environ 40% du personnel de cantine n'a pas de formation spécifique en cuisine.

La difficulté de recruter du personnel qualifié, en particulier des cuisiniers créatifs et passionnés par l' alimentation saine , peut également freiner les initiatives des cantines scolaires. Les métiers de la restauration collective sont souvent peu attractifs, en raison des horaires contraignants, des salaires peu élevés et du manque de reconnaissance. Il est important de valoriser ces métiers et d'offrir des perspectives de carrière intéressantes pour attirer des talents.

La résistance au changement des habitudes alimentaires

La résistance des élèves, des parents et du personnel aux changements de menus et aux nouvelles habitudes alimentaires peut être un frein important à l'amélioration de l' alimentation saine dans les cantines scolaires. Les élèves peuvent être réticents à goûter de nouveaux aliments, en particulier les légumes et les plats végétariens, et préférer les plats qu'ils connaissent déjà, même s'ils sont moins équilibrés. Seulement 20% des élèves consomment la portion recommandée de légumes à la cantine.

Les habitudes alimentaires sont souvent ancrées depuis l'enfance et il peut être difficile de les modifier. Les parents peuvent également être inquiets de l'impact des changements de menus sur le coût des repas ou sur la satisfaction de leurs enfants. Il est important de communiquer avec les parents et les élèves pour les informer des bénéfices d'une alimentation équilibrée et les impliquer dans le processus de changement.

Le manque de communication et de transparence

Le manque d'information disponible pour les parents sur les menus, les ingrédients utilisés, les pratiques de la cantine en matière de qualité nutritionnelle et de lutte contre le gaspillage peut susciter des inquiétudes et des critiques. Les parents souhaitent savoir ce que mangent leurs enfants à la cantine, comment les repas sont préparés et quelles sont les mesures prises pour garantir la qualité et la sécurité des aliments. Moins de 50% des cantines communiquent activement les menus aux parents.

La difficulté d'impliquer les parents dans le processus de décision concernant l' alimentation à la cantine peut également limiter l'impact des initiatives. Les parents souhaitent être consultés sur les choix des menus, les fournisseurs et les pratiques de la cantine. Il est important de mettre en place des outils de communication efficaces, tels que des sites internet, des newsletters ou des réunions d'information, pour favoriser le dialogue et la participation des parents à la vie de la cantine. Seulement 10% des cantines ont un conseil de parents actif.

  • Manque de communication entre la cantine et les parents.
  • Résistance au changement des habitudes alimentaires des élèves.
  • Difficulté à former le personnel aux nouvelles exigences nutritionnelles.

Perspectives d'avenir et recommandations pour une alimentation durable

Pour garantir une alimentation saine , équilibrée et durable à tous les enfants dans les cantines scolaires, il est essentiel de renforcer la législation et les contrôles, d'augmenter les financements dédiés à l' alimentation scolaire , de sensibiliser et d'éduquer les enfants et les parents, d'encourager l'innovation et les bonnes pratiques, et de favoriser la collaboration entre tous les acteurs impliqués dans la chaîne alimentaire.

Il est impératif d'exiger des normes nutritionnelles plus strictes dans les cantines scolaires, en limitant la quantité de sucre, de sel et de matières grasses ajoutées dans les plats, en augmentant la proportion de fruits, de légumes et de céréales complètes, et en interdisant l'utilisation de certains additifs controversés. Des contrôles plus fréquents et plus efficaces doivent également être mis en place pour vérifier le respect de ces normes et sanctionner les cantines qui ne se conforment pas à la réglementation. L'objectif est de garantir que toutes les cantines scolaires proposent des repas de qualité, conformes aux recommandations nutritionnelles et adaptés aux besoins des enfants.

  • Exiger des normes nutritionnelles plus strictes.
  • Mettre en place des contrôles plus fréquents et plus efficaces.
  • Sanctionner les cantines qui ne respectent pas la réglementation.

Il est également nécessaire d'augmenter les financements dédiés à l' alimentation scolaire , afin d'aider les cantines scolaires à s'approvisionner en produits bio, locaux, durables et de qualité, à investir dans des équipements adaptés, à former leur personnel et à mettre en place des actions de sensibilisation et d'éducation au goût. Des partenariats public-privé peuvent être développés pour financer des projets innovants en matière d' alimentation saine et durable dans les écoles.

Il est primordial de multiplier les campagnes de sensibilisation à l'importance d'une alimentation équilibrée pour la santé des enfants, en ciblant à la fois les enfants et les parents. Des outils pédagogiques adaptés doivent être développés pour les écoles et les cantines, afin d'éduquer les enfants au goût, à la nutrition et à la lutte contre le gaspillage alimentaire. Il est important de leur apprendre à reconnaître les différents aliments, à composer des repas équilibrés et à faire des choix alimentaires éclairés et responsables.

Il est essentiel de soutenir les initiatives locales et les projets pilotes en matière d' alimentation saine et durable dans les cantines scolaires, en encourageant les échanges de bonnes pratiques entre les établissements et en valorisant les expériences réussies. Les cantines scolaires doivent être encouragées à innover, à expérimenter de nouvelles recettes, à s'adapter aux spécificités locales et à impliquer les parents et les élèves dans le processus de décision.